Slaughterbot: Drones tueurs pilotés grace a l'IA

Drones tueurs
Drones tueurs

Le Professeur de l’Université de Californie de Berkeley Stuart Russell, un expert de l’intelligence artificielle, et le Future of Life Institute ont produit un drôle de film de fiction (ou d’anticipation, selon eux) au doux titre de Slaughterbots (les robots-massacreurs). Une vidéo impeccablement réalisée et scénarisée en images de synthèse plus vraies que nature, qui montre une attaque par des essaims de drones aussi petits que des oiseaux ou de gros insectes. Les machines sont capables d’attaques personnelles ciblées mais également de tueries de masse. Ce court-métrage effrayant, présenté lors d’un événement à la convention des Nations Unies, est destiné à sensibiliser et stopper le développement de robots tueurs. Fiction ? Pas vraiment. Selon l’éminent professeur, « ce film est plus que de la spéculation », il montre les résultats de l’intégration et de la militarisation des technologies que nous avons déjà. »

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L’art de la guerre doit rester le propre de l’homme, pas de l’intelligence artificielle

Dans une lettre ouverte adressée à l’organisation, Elon Musk et d’autres personnalités du domaine de la technologie ont déjà exhorté l’ONU à interdire les armes autonomes, les qualifiant de « troisième révolution dans la guerre ». Deux cent scientifiques canadiens et plus d’une centaine de scientifiques australiens ont récemment signé des lettres ouvertes à Justin Trudeau du Canada et Malcolm Turnbull en Australie, les enjoignant à appuyer l’interdiction des robots tueurs.

« La Campagne pour arrêter les robots tueurs n’essaie pas d’étouffer l’innovation en intelligence artificielle et en robotique et elle ne veut pas interdire les systèmes autonomes dans le monde civil ou militaire », a déclaré Noel Sharkey du Comité international pour le contrôle des armes robotiques. « Nous pensons plutôt qu’il est urgent d’empêcher l’automatisation des fonctions critiques visant à sélectionner les cibles et à employer la force violente sans délibération humaine et qu’il faut assurer un contrôle humain significatif pour chaque attaque. »

Autrement dit, la guerre doit rester « propre », et c’est une discipline trop sérieuse pour être confiée à des robots. Un débat séculaire sur la morale et la guerre qui resurgit régulièrement. Souvenons-nous des frappes « chirurgicales » sur l’Irak ou l’Afghanistan avec seulement quelques « dégâts collatéraux ».

Interdire les robots-tueurs comme on a proscrit les armes biologiques

Avec la participation de plus de 70 pays, la conférence aurait marqué un premier pas important vers la réduction des armes entièrement robotisées, mais de nombreux experts de l’industrie estiment qu’une action plus rapide est nécessaire. Ces derniers espèrent un traité international historique comme l’interdiction actuelle des armes chimiques et biologiques. Le professeur Max Tegmark du MIT rappelle que « l’interdiction des armes biologiques a créé un stigmate si puissant que, malgré la tricherie des traités, nous n’avons presque pas d’attaques bioterroristes aujourd’hui et presque tout le financement de la biotechnologie est d’origine civile ».

Une initiative nourrie de bonnes intentions, mais n’est-il pas déjà trop tard ? Les mini-drones tueurs mis en scène film Slaughterbots ne sont pas très loin de la réalité. Et ils n’existent pas seulement dans de secrets laboratoires militaires. Pour moins de 700 euros, on peut aujourd’hui avoir un drone comme le DJI Spark pesant 300 grammes, tenant aussi dans la main et doté de capacités intelligentes incroyables, comme le vol autonome avec prise de vue photo et vidéo programmée à l’avance et précise au mètre près, l’évitement d’obstacle, le suivi automatique de cibles fixes ou mouvantes, le tout avec un retour vidéo haute définition en direct.

Il suffit de pas grand chose pour que ces machines soient « militarisées », et il ne serait pas étonnant que les drones qui sèment la panique dans le film présenté à l’ONU existent déjà. Rappelons que les premiers drones personnels tueurs « faits main » ont été utilisés par les djihadistes de Daech pour éliminer des ennemis. En Irak, justement…

(Source: presse-citron.net)

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